L'INDUSTRIE TOURISTIQUE À MAURICE CES DERNIÈRES ANNÉES ET SON AVENIR
Situation Covid-19
Considéré comme le joyau de l’Océan Indien, l’industrie touristique est le pilier principal de l’économie mauricienne, il représente 24% du PIB, 131 000 emplois et une constante augmentation du nombre de touristes. Jetons un coup d’œil aux résultats touristiques ces dernières années.
En 2018, Maurice a accueilli plus d’1,3 millions de visiteurs, c’est un record sachant que la population mauricienne était elle-même à hauteur de 1,265 millions d’habitants. La même année, le tourisme mauricien réussi une performance dite « inespérée » de quelques Rs 38 milliards de recettes. Le progrès des revenus est double comparé aux estimations de la Banque de Maurice. 2018 est donc une année fructueuse pour le tourisme à Maurice puisque ce secteur a permis de rapporter plus de 64 milliards de roupies.
Globalement en 2019, l’activité touristique mauricienne connaît quelques légères baisses et la croissance est qualifiée de « fragile » par Jocelyn Kwok, le directeur de l’AHRIM (Association des Hôteliers et Restaurateurs de l’Ile Maurice). Le nombre de touristes réunionnais par exemple, qui est le deuxième marché de Maurice pour le tourisme est en diminution. Les habitants de l’île sœur jugent en effet le coût du billet trop cher, à cela s’ajoute la diversification des destinations proposées par Air Austral. La fin de l’année est rythmée par une crise, qui comporte notamment une « guerre des prix », entre les Maldives ou encore Les Seychelles qui sont en avance en matière de prise de conscience environnementale. Cependant, Maurice n’est guère en marge. En effet, des initiatives sont mis en place comme « Moris Otreman » qui est une organisation cherchant à promouvoir des pratiques écoresponsables avec de petits opérateurs touristiques.
Nous sommes le 8 mai 2020, l’île Maurice n’est pas épargné par la crise sanitaire mondiale du coronavirus. Alors faisons le point. Depuis le 20 mars, l’île Maurice est confinée suite à une annonce de 3 cas positifs de Covid-19 par le Premier Ministre Pravind Jugnauth. Rapidement, les Réunionnais ne peuvent plus entrer sur le territoire et les mauriciens se trouvant à l’étranger ont jusqu’au mercredi 25 mars pour rentrer sans passer par la quarantaine. Bientôt, le transport aérien est mis en pause. C’est le début de la crise. Après de nombreuses mesures sanitaires indispensables, l’île Maurice en est actuellement à 2 cas actifs, 320 cas guéris et 10 morts. Depuis le 30 avril, il n’y a pas eu de nouveaux cas recensés et le confinement a été prolongé jusqu’au 1er juin. Dans le cadre de l’épidémie Covid-19, l’île Maurice a réalisé jusqu’à ce jour 60 466 tests.
Quant est-il alors de l’activité touristique ?
En Janvier 2020, Maurice connaît une hausse de 21,6% de touristes chinois soit 4771 contre 3922 touristes en 2019. Cependant, ce fut avant la propagation du coronavirus. Un High Level Comittee a donc été mis en place, présidé par le Premier Ministre suite à la situation de coronavirus en chine et les conséquences que cela engendrera sur le secteur du tourisme.
En Février, c’est la création de l’association FIT (Friends In Tourism) qui encourage la coopération interprofessionnelle du tourisme mauricien. Christian Lefèvre, président de FIT parle surtout de conscience écologique et de « changement en profondeur des comportements dans le voyage ».
L’activité touristique semble suivre son cours normal. Nous sommes au début mois de mars, pour l’instant c’est sur les réseaux sociaux que les mauriciens s’informent sur le coronavirus, il était difficile de prévoir que deux semaines plus tard, tout l’île se retrouverait confiné. Le lundi 16 mars, le pays ferme ses frontières aux pays de l’Union Européenne, en plus de la Réunion suites aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé. Suite à la fermeture des frontières, le secteur hôtelier perd donc des millions de roupies par jour, mais aussi les restaurateurs et d’autres acteurs de l’industrie touristique. Des hôtels sont mêmes utilisés comme centre de quarantaine pour les mauriciens rapatriés.
D’autres secteurs sont également touchés comme les usines textiles, l’immobilier, la logistique ou les TIC. Le transport aérien est figé et l’île n’accueillera aucun vol touristique avant la fin de l’année. Il est encore trop tôt pour faire une évaluation globale des pertes pour Maurice mais on peut aisément imaginer la catastrophe financière pour l’un des piliers principaux de l’économie mauricienne.